Comment traiter la scoliose lombaire ?
La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale. Elle commence généralement à apparaître à l’âge prépubertaire et, contrairement à ce que l’on croit souvent, dans la plupart des cas, elle ne nécessite pas de traitement spécifique et n’affecte pas les activités quotidiennes.
Les formes plus sévères, en revanche, doivent être traitées car il existe un risque de complications respiratoires, par exemple, ainsi qu’un préjudice esthétique. La scoliose, qui peut être lombaire, thoracique ou thoracolombaire, est traitée différemment selon la situation. Découvrons les causes, les symptômes et le traitement de la scoliose lombaire.
Qu’est-ce que la scoliose lombaire ?
Le terme scoliose désigne une courbure latérale de la colonne vertébrale associée à une rotation des vertèbres. Cette rotation est à la base de deux caractéristiques qui distinguent la maladie : l’évolution, c’est-à-dire le fait qu’elle progresse avec le temps, et la présence de ce qu’on appelle la « bosse », une protubérance sur le dos.
Plus précisément, on parle de scoliose lombaire si les vertèbres de cette zone de la colonne vertébrale sont touchées. En fonction de la partie concernée, on peut distinguer les scolioses :
- thoracique
- lombaire ;
- thoracolombaire.
Les causes de la scoliose
Dans la plupart des cas, nous avons affaire à une scoliose idiopathique, c’est-à-dire une forme de scoliose qui n’a pas de cause spécifique. Cependant, ce type spécifique semble être héréditaire. Les signes de la maladie commencent généralement à apparaître à la pré-adolescence (10 à 16 ans), mais peuvent aussi apparaître plus tôt, c’est-à-dire de 0 à 10 ans, car c’est à ce moment-là que le squelette se développe. En outre, les femmes ont un risque plus élevé de développer une forme plus grave de scoliose.
Bien que plus rarement, la scoliose peut être la conséquence d’autres pathologies telles que des maladies neurologiques, comme l’infirmité motrice cérébrale et la dystrophie musculaire, et des malformations congénitales des vertèbres, par exemple. Dans certains cas, comme nous allons le voir, ce problème peut également apparaître à l’âge adulte sous la forme d’une scoliose dégénérative.
Scoliose : symptômes et diagnostic
Une suspicion de scoliose apparaît souvent à la suite d’un contrôle occasionnel par les parents ou lors d’une visite chez le pédiatre. Parfois, c’est aussi un enseignant ou un professeur de sport qui alerte les parents sur la présence d’éléments évoquant la maladie. Les principaux facteurs qui peuvent indiquer l’existence d’une scoliose sont les suivants :
- une omoplate qui ressort plus que l’autre ;
- épaules inégales ;
- une hanche plus haute que l’autre ;
- une asymétrie de la cage thoracique ;
- la présence d’une protubérance sur un côté de la colonne vertébrale qui se produit lorsque la personne se penche en avant, communément appelée » bosse « .
Radiographie pour confirmer le diagnostic de scoliose
Le médecin utilise généralement le « test d’Adams » pour vérifier les principaux signes de scoliose. On demande au patient de pencher le haut de son corps vers l’avant, sans plier les genoux, une position qui permet de remarquer immédiatement les asymétries et les courbures. Pour un diagnostic précis, cet examen est toutefois suivi d’une radiographie, qui permet également de connaître la gravité de la courbe et le degré de rotation des vertèbres.
La gravité de la courbe est définie par le calcul de l’angle de Cobb : s’il est compris entre 10° et 20°, il s’agit d’une forme légère de scoliose, qui ne nécessite généralement pas de traitement ; s’il est supérieur à 20°, il s’agit d’une forme plus grave qui doit être traitée (les formes très graves peuvent dépasser 100°). Toutefois, comme nous le verrons, la plupart des patients n’ont pas besoin de traitement.
La différence entre scoliose et posture scoliotique
La scoliose est souvent confondue avec ce que l’on appelle la « posture scoliotique ». À première vue, ces affections peuvent présenter des similitudes, comme la présence d’une épaule plus haute que l’autre et la courbure latérale de la colonne vertébrale. Si la scoliose est une véritable déformation, la posture scoliotique ne l’est pas, car la colonne vertébrale est normale.
Dans la posture scoliotique, le rachis (terme technique désignant la colonne vertébrale) présente une déviation latérale, généralement due à une petite différence de longueur des jambes, à un défaut de posture ou à une contraction musculaire, mais il n’y a pas de rotation de la colonne et pas d’évolution, comme c’est le cas dans la scoliose. Il n’y a pas non plus de bosse typique. Il s’agit donc d’un état qui ne doit pas susciter d’inquiétude particulière et qui est facilement corrigé.
Des appareils orthopédiques à la chirurgie : comment traiter la scoliose lombaire ?
Les options de traitement sont évaluées en fonction de plusieurs facteurs dont, par exemple, le degré de maturité osseuse (c’est-à-dire si le squelette du patient est encore en développement), le niveau de la courbe et la possibilité qu’elle progresse.
Comme nous l’avons dit, une scoliose légère ne nécessite généralement pas de traitement, mais seulement des contrôles réguliers pour surveiller l’évolution de la courbe, en plus de la gymnastique ou de l’activité sportive. Dans de nombreux cas, la situation reste stable, et l’enfant atteint la maturité squelettique sans que la scoliose ait évolué de manière significative depuis son diagnostic. Dans les formes plus graves, cependant, un traitement doit être envisagé, c’est-à-dire une attelle orthopédique ou une intervention chirurgicale.
Lorsque la maladie est d’une certaine ampleur, il est essentiel de la traiter non seulement d’un point de vue esthétique mais aussi d’un point de vue fonctionnel. Cette maladie, si elle n’est pas traitée, peut entraîner une série de complications, notamment des problèmes respiratoires, dus au fait que la cage thoracique finit par appuyer sur les poumons, ainsi que des douleurs chroniques. Il convient toutefois de souligner que la plupart des patients ne développent pas une forme grave de scoliose : selon la Johns Hopkins Medicine, environ 30 % d’entre eux doivent utiliser un corset dorsal et un pourcentage encore plus faible, 10 %, doivent subir une intervention chirurgicale.
Attelle orthopédique : quand l’utiliser ?
Les personnes en phase prépubertaire (c’est-à-dire qui sont encore en croissance), avec une scoliose qui ne dépasse pas 35-40° Cobb, sont traitées avec des corsets ou des appareils orthopédiques qui, modelés sur le patient, ont pour fonction de corriger la courbe et la rotation de la colonne vertébrale. Elles doivent être portées plusieurs heures par jour (généralement au moins 18 heures) et il existe de nombreux modèles, dont la conception s’est améliorée ces dernières années.
Parmi les plus courants, citons le Milwaukee, particulièrement indiqué pour une courbe thoracique haute, le Lyonnais, conçu pour maintenir la correction obtenue avec un plâtre dans le traitement lyonnais, le Cheneau, adapté au traitement des scolioses lombaires et thoraciques, et le Boston, également particulièrement adapté aux scolioses lombaires.
En complément de l’utilisation du corset, il est généralement conseillé aux patients de faire du sport (dans certains cas, le corset peut également être porté pendant l’activité physique), ce qui est également important d’un point de vue psychologique, et une physiothérapie corrective est généralement recommandée.
Chirurgie de la scoliose : quand est-elle nécessaire ?
Généralement, dans les formes de scoliose dont la courbure est supérieure à 40-45° Cobb, on opte pour la chirurgie, qui consiste en une fusion osseuse des vertèbres atteintes (arthrodèse) par l’intermédiaire de tiges métalliques pour corriger la courbure et arrêter sa progression.
Une autre option possible, indiquée pour les scolioses sévères touchant les enfants de moins de 8/10 ans, consiste à insérer des tiges extensibles le long de la colonne vertébrale, sans fusion osseuse, afin de corriger la courbe tout en permettant à la colonne vertébrale de continuer à se développer. Les tiges devront ensuite être ajustées périodiquement pour suivre la croissance de l’enfant, et cela se fait soit par chirurgie, soit par un système magnétique qui permet de contrôler l’extension de l’extérieur (donc sans avoir recours à la chirurgie).
Scoliose chez l’adulte
La scoliose est un problème qui peut également survenir chez les adultes. Il peut s’agir d’une scoliose qui a commencé à l’adolescence et qui a progressé avec l’âge, ou d’une scoliose dégénérative, comme mentionné ci-dessus. Dans ce dernier cas, la courbe est due au vieillissement, c’est-à-dire qu’elle n’est jamais apparue auparavant, et est généralement de type lombaire.
Dans la plupart des cas, la scoliose de l’adulte est prise en charge de manière non chirurgicale (bien que la chirurgie ne puisse être exclue, bien que dans une minorité de cas) et se concentre principalement sur la thérapie physique, c’est-à-dire des exercices visant à renforcer l’abdomen et le dos et à améliorer la flexibilité.
Peut-on prévenir la scoliose ?
Il existe également quelques « faux mythes » sur la scoliose qui doivent être dissipés. Elles concernent principalement la possibilité de prévenir la scoliose en suivant certains comportements et en évitant d’autres. La première concerne la posture : bien que l’on puisse croire le contraire, une mauvaise posture n’entraîne pas une scoliose. Ce n’est pas une mauvaise position assise qui provoque la scoliose, mais plutôt l’attitude scoliotique mentionnée ci-dessus.
Par ailleurs, bien que la gymnastique offre un support utile aux traitements contre cette maladie, elle ne peut à elle seule améliorer cette déformation ou empêcher son évolution. De même, une gymnastique incorrecte ne peut pas provoquer d’aggravation, et cela vaut également pour des sports tels que le tennis qui ont tendance à solliciter davantage une partie du corps que l’autre.
En fin de compte, la scoliose ne peut être évitée, mais un diagnostic rapide et précis permet d’adopter à temps les bonnes stratégies pour y faire face. Comme nous l’avons vu, il s’agit notamment de l’activité physique et de la physiothérapie.