Vaginisme, tout savoir

Le vaginisme consiste en une contraction spastique des muscles vaginaux et/ou périvaginaux qui empêche la pénétration. À l’heure actuelle, la plupart des sexologues et des psychothérapeutes qui traitent des dysfonctionnements sexuels sont enclins à adopter une approche multifactorielle des aspects étiologiques du problème. En particulier, l’accent a été mis sur les modèles de réaction appris ou élaborés inconsciemment par la personne, modèles qui conduisent à configurer le vaginisme comme une réponse phobique circonscrite, parfois favorisée et entretenue par une relation de couple émotionnellement inadaptée.

La majorité des cliniciens et des chercheurs partagent l’opinion que tout stimulus négatif associé à l’acte sexuel ou à la pénétration vaginale peut être considéré comme responsable de l’apprentissage de cette réaction inadaptée, que le stimulus négatif soit réel ou imaginaire et que la personne en soit consciente ou non.

D’un point de vue plus cognitif, il est possible d’esquisser le modèle explicatif suivant : la femme, configurant la pénétration vaginale en termes négatifs (sentiments de peur, de dégoût ou d’hostilité), et ce indépendamment de l’attraction ressentie et du désir sexuel actuel, recourt à la contraction comme modalité d’évitement en présence d’un état d’anxiété prononcé. Ce schéma de réponse peut être généralisé et ensuite réactivé dans des situations encore différentes de celles qui ont contribué à organiser la réponse (par exemple lors de l’examen gynécologique).

On distingue le vaginisme primaire (présent chez les femmes qui n’ont eu qu’une seule ou aucune expérience sexuelle) et le vaginisme secondaire (présent chez les femmes qui ont déjà eu des rapports sexuels avec une pénétration normale).

Vaginisme primaire :

  • Conditionnement négatif à l’égard de la sexualité pour des raisons morales, religieuses, esthétiques ou culturelles, de manière à générer une auto-répression
  • Suggestions maternelles et/ou paternelles négatives concernant la vie sexuelle et la physiologie masculine et féminine.
  • Traumatisme dû à des violences ou tentatives de violences sexuelles
  • Perte ou déception amoureuse grave pendant l’adolescence
  • Traumatisme lié à la rupture de l’hymen
  • Présence d’un trouble de la personnalité

Vaginisme secondaire :

  • Traumatisme sexuel et émotionnel
  • Découverte de l’homosexualité ou de l’impuissance sexuelle du partenaire
  • Peur de la sexualité (angoisse du lâcher prise et peur de perdre le contrôle)
  • Peur des risques liés à la grossesse, à l’accouchement et aux soins postnatals
  • Tomber amoureux d’une personne autre que le partenaire
  • Traumatisme iatrogène
  • Changements dans le vécu corporel suite à des maladies gynécologiques, hystérectomie, ménopause, etc.
  • Dyspauranie psychogène
  • Apparition de problèmes psychologiques